Vous êtes ici : Accueil » Mairie de Drusenheim » Historique de la commune de Drusenheim
Ancien castel construit par le général romain Claudius Drusus, nommé Drusenburg ou Drusenburghof, le nom « Drusenheim » trouve sa source dans l’expression « Drusus-heim » ou habitation de Drusus. Témoin de ces origines, un casque romain fut découvert aux environs de 1900 près de la route entre Drusenheim et Offendorf. Il est aujourd’hui visible au musée historique de Haguenau.
À partir du 8ème siècle, et durant 600 ans, les habitants de Drusenheim sont sujets de l’Abbé de Schwarzach (Rheinmünster, Allemagne). La commune passe ensuite entre les mains de plusieurs seigneurs successifs, dont les célèbres comtes de Hanau-Lichtenberg, de 1570 à 1736.
Au milieu du 17ème siècle, l’Alsace devient française. Pour repeupler Drusenheim, vidée par les guerres, les famines et les épidémies, on fait venir des Suisses, des Allemands et des Lorrains.
De nombreux affrontements ont lieu à Drusenheim entre la guerre de Trente ans (1618-1648) et le milieu du 18ème siècle. Après cette période chaotique, la paix s’installe enfin, le village se reconstruit et se développe. L’église est agrandie aux alentours de 1780, des industries s’installent.
1814 : défaite de l’empereur Bonaparte, la région est occupée par les troupes russes, autrichiennes et allemandes.
Le 19ème siècle sera celui des révolutions à Drusenheim : révolution démographique (la population triple entre 1805 et 1820), industrielle (création de la filature de laine cardée et de la tuilerie et travaux d’endiguement du Rhin) et militaire (déclassement du poste de Drusenheim). Pas de révolution politique locale, en revanche : seuls quatre maires seront en fonction de la restauration jusqu’au 20ème siècle.
1870-1871 : guerre franco-allemande et rattachement de l’Alsace à l’Allemagne jusqu’en 1918. C’est donc sous l’uniforme allemand que les soldats drusenheimois se sont battus durant la première guerre mondiale. 53 hommes ont perdu la vie sur les champs de bataille.
1918 : après la victoire de la France, l’Alsace et la Moselle redeviennent des provinces françaises. Drusenheim prospère, l’industrie se développe, la vie religieuse et associative connaît un nouvel essor.
3 septembre 1939 : la Seconde Guerre Mondiale est déclarée.
31 août 1939 : évacuation des habitants de Drusenheim vers le Limousin, à Saint-Léonard-de Noblat.
21 juin 1940 : capitulation de l’armée française. Les autorités allemandes ordonnent le retour des populations évacuées. Au cours du mois d’août, les Drusenheimois réfugiés à Saint-Léonard-de Noblat sont rapatriés.
Le village et les terres sont à l’abandon depuis un an, de nombreuses maisons sont démolies, les granges et habitations ont été pillées. Comme le reste de l’Alsace, Drusenheim subit une campagne de germanisation : les noms de rues sont changés, les prénoms français sont transformés, les enseignes des commerces démontées, l’allemand devient la langue officielle.
Dès août 1942 : incorporation de force des jeunes hommes (sauf ceux qui parviennent à déserter malgré les grands risques pour eux et leurs familles).
Juin 1944 : libération de la Normandie et de Paris. Drusenheim devra attendre mars 1945.
Une première libération de la ville a lieu le 12 décembre 1944, par les forces américaines. Les allemands s’étant retirés sans combattre, le village fut donc relativement épargné. Le 5 janvier 1945, une contre-attaque nazie est lancée, sous le nom de code « Nordwind ». Les premières victimes civiles tombent le jour même, touchées par l’artillerie allemande.
Le 20 janvier 1945, l’armée US se retire au Barrwald et commence à bombarder le village. Les dégâts les plus importants sont situés autour de l’église, dont le clocher constituait un point d’observation privilégié des allemands. Terrée dans les caves, la population vit un véritable calvaire durant les deux mois qui suivent, subissant la faim, le froid, les bombes, l’artillerie et les combats de rue.
17 mars 1945 : les allemands quittent Drusenheim. Quatre jeunes gens rassemblent alors leur courage pour aller prévenir, à travers les champs de mines, les troupes alliées stationnées à proximité. Le village est libéré par 3 régiments, dont le 9ème régiment des Zouaves d’Alger. Clin d’œil de l’histoire, celui-ci compte deux militaires originaires de Saint-Léonard de Noblat : l’adjudant-chef Albert Pradeau et le soldat Ennemond Didier.
Au cours de ce premier trimestre 1945, une cinquantaine de victimes civiles sont décédées à Drusenheim. 74 soldats, enrôlés sous l’uniforme allemand ou français, sont tombés au combat durant ce conflit. Les dégâts matériels sont très importants, le village est détruit à plus de 85%. La ville se verra d’ailleurs attribuer la Croix de Guerre avec Etoile de Vermeil en 1948, pour l’attitude « particulièrement courageuse » de sa population qui a « en toutes occasions, fait preuve de son attachement à la France ».
Village au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, Drusenheim s’est beaucoup développée et est devenue une ville. La population a plus que doublé en 50 ans, pour dépasser aujourd’hui les 5 300 habitants.
Des industries pourvoyeuses d’emplois se sont installées, des lotissements ont été construits pour accueillir de nouveaux habitants. Des infrastructures de qualité, rarement visibles dans une ville de telle envergure, ont été créées : la piscine Odonates, de nombreuses pistes cyclables, le gymnase intercommunal, l’EHPAD Bel Automne et la caserne de gendarmerie, l’espace festif, sportif et de loisirs « Le Gabion », les Jardins de l’Altwasser et le Pôle Culturel. Des travaux d’urbanisme, d’assainissement, de rénovation routière ont contribué au cadre de vie agréable et sûr.
Cette qualité de vie, la politique sportive et l’engagement de la commune pour le développement durable ont valu à Drusenheim l’attribution des labels